Tracer en relief

Il est parfois utile de réaliser rapidement un tracé en relief, sur un support spécial, pour faire comprendre une notion ou donner à l’élève une information s’approchant de celle qu’ont eu ses camarades au tableau.

Comment tracer un dessin qui sera compréhensible par l’élève ?

En suivant les Recommandations pour la transcription de documents

Principe

On pose une feuille de dessin sur un tapis à dessin et on trace avec une pointe. Les traits sont immédiatement perceptibles au toucher. Les points, eux, ne le sont que si on les a tracés sur l’envers de la feuille.

Même si le dessin est parfaitement réalisé, l’élève aura besoin qu’on le lui explique et qu’on le guide dans la découverte.

Matériel

  • Feuilles à dessin en plastique transparent
Feuilles à dessin en plastique transparent
  • Tapis à dessin
    en matière caoutchoutée antidérapante, découpable (au format A4)
Tapis de dessin
  • Pointe ou roulette à dessiner
Outils de tracé en relief
  • Porte-bloc avec pince et rabat
    Pour ranger le tapis et stocker des feuilles
Bloc

Tracés

Champ perceptif

En mode déchiffrage le champ peut être réduit à la surface des deux index.
En lecture globale le champ est plus étendu mais peut être discontinu et conduit à une lecture séquentielle marquée par la durée de l’exploration et un effort permanent de mémorisation et de mise en relation des informations. Il faut adapter la taille, l’orientation des formats, la densité d’information, la clarté des tracés… de façon à réduire le coût de la lecture.

Sélectionner l’information pertinente, sans la noyer dans des détails superflus.

Ne tracer qu’un seul croquis par page, assez grand pour être compris (voir conseils ci-dessous), à l’échelle si besoin.

Bien appuyer, en tenant la pointe verticale, vérifier au toucher si le trait est perceptible facilement.

Tracer les segments de droite à la règle.

Tracer les cercles au compas, au pochoir, ou autour d’un objet rond.

Accompagner l’élève dans sa lecture en lui expliquant le croquis.

Perceptions kinesthésiques et proprioceptives

La perception des propriétés de forme et de dimension des contours est fondée sur la perception du mouvement (la kinesthésie). Un contour est perçu comme une succession de déplacements et de changements de direction. Pour être interprétés correctement la longueur de déplacement et le changement de direction doivent être suffisamment grands.

  • La longueur minimale d’un segment de droite dans un tracé ne doit pas être inférieure à 8 mm, si l’on souhaite que le segment soit perçu comme une entité.
  • Le changement de direction ne doit pas être inférieur à 60°, si l’on souhaite que le sommet soit détecté. Dans les angles très aigus (< 30°), deux traits distants de moins de 3 mm n’étant pas discriminables, le sommet est perçu comme un « tas ».
  • Au-delà d’une certaine valeur (environ 120°) le changement de direction n’est plus perçu. Le sommet disparaît tactilement et la ligne brisée devient une courbe.
  • Les parties concaves d’un tracé doivent autoriser la pénétration d’un cercle de 6 mm, pour être accessibles.
Normes relief
Normes relief

Tracer des segments de droite d’au moins 8mm de long.

Interrompre les tracés des angles <30° et >120° avant l’intersection et figurer le sommet par un point (à tracer sur l’envers).

Acuité tactile (ou capacité à discriminer 2 traces distinctes)

Elle est de 2,5 mm environ. C’est-à-dire que 2 traits espacés de moins de 2,5 mm risquent d’être perçus comme un seul.

Laisser au moins 2,5 mm entre 2 traits

Les braillistes repèrent autant les points brailles que la forme des « blancs » qui séparent les lettres. Les espaces sont très importants dans les processus de discrimination des éléments graphiques.

2 angles, dont l’un interrompu par un point figurant le sommet, distincts par un vide de 2,5 mm.

vide de confort
vide de confort

Pour les symboles, rechercher le meilleur compromis entre la taille minimale possible et la conservation des éléments les plus pertinents. Il est important de conserver les proportions entre les différents symboles, de préserver les relations dimensionnelles du système.

Normes relief
Normes relief

Perspective

Les perspectives (cavalière, axonométrique, centrale…) déforment la géométrie initiale des objets par une transformation simulant la projection des rayons lumineux sur le plan d’une feuille située entre l’œil et l’objet. Le figuré résultant modifie donc les angles et les distances : un livre posé sur une table devant soi devient trapézoïdale sur la feuille de projection.
Ces déformations s’apparentent bien évidemment à celles perçues quotidiennement par le canal visuel. Elles sont corrigées par le cerveau et apportent des informations additionnelles comme celle de l’angle entre l’axe du regard et le plan sur le quel est posé le livre.
En l’absence d’expérience visuelle, ces données ne sont pas interprétables ou conduisent à une interprétation non conforme au contexte de la figuration : pourquoi en effet un trapèze représenterait-il une autre figure ?

Ne pas représenter en perspective, notion inconcevable pour un aveugle (de naissance).

Textes

Sur des croquis, le texte éventuel se résume à quelques lettres (points ou mesures géométriques par ex.) mais il est souvent indispensable.

  • Les dimensions des lettres braille doivent être parfaitement respectées car de très faibles variations en perturbent la lecture.
  • Les points ne ressortent pas s’ils sont faits par piquage à l’endroit

Orienter toujours le texte dans le sens de lecture (pas de textes en biais ou vertical)

Ajouter le texte une fois le croquis terminé, et sur l’envers du dessin.

À la machine

Perkins
Perkins

Agrafer la feuille de dessin à l’endroit avec une feuille braille et passer le tout à la machine braille (c’est la machine qui embosse sur l’envers).

À la tablette

Tablette et poinçon
Tablette et poinçon


Poinçonner le texte sur l’envers de la feuille de dessin.

À la main

Intercaler cette feuille de modèle entre le tapis Dycem et la feuille de dessin posée sur l’envers et « décalquer » les lettres avec une pointe.

Avant de penser au dessin, on peut envisager d’autres solutions :

  • montrer un objet (un taille-crayon conique = un volcan)
  • utiliser ses mains ou celles de l’élève (les faire passer l’une sous l’autre ou se faire rencontrer en formant une bosse… = tectonique des plaques)
  • faire une forme rapide à la pâte à modeler (un rein)
  • découper, plier (un accordéon)

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