Maturité intellectuelle

Les capacités mesurées font état d’un âge mental, sur le plan intellectuel, en avance d’une ou plusieurs années sur l’âge légal de l’enfant. Ce qui s’exprime en terme d’aptitudes, mais aussi en termes de besoins, de rythme d’apprentissage, de centre d’intérêts, etc…

Le manque de temps et le souci du développement global

  • L’enfant aveugle a déjà tellement à apprendre dans tous les domaines, son emploi du temps doit inclure des cours de locomotion, de dactylo, d’AVJ, etc… De plus, le besoin de descriptions orales rend déjà les explications longues : quand trouver le temps pour l’approfondissement des matières intellectuelles ?
  • Pour les enfants voyants, le principal objectif de l’école est l’atteinte d’un certain niveau scolaire, alors que pour les enfants aveugles l’école vise un développement global harmonieux. Dans ce contexte, s’appuyer sur la maturité affective ou motrice de l’enfant pour se prononcer sur sa maturité intellectuelle trouve une argumentation.

La précocité scolaire

Si l’enfant intellectuellement précoce vit affectivement et physiquement au rythme de son âge réel, son âge mental entraîne le besoin d’une précocité scolaire. Les solutions préconisées sont : entrée en CP avant l’âge requis, saut de classe, approfondissement, enrichissement autour du programme scolaire.

  • Dans la mesure où l’enfant handicapé bénéficie d’un projet individuel personnalisé, il est en théorie plus facile d’aménager sa scolarité en tenant compte de ses appétits intellectuels.
  • S’agissant d’un enfant handicapé, l’avance scolaire peut être plus ou moins bien acceptée des camarades et de leur famille : mieux acceptée parce que l’enfant est de toutes façons différent et non comparable aux autres, ou au contraire moins bien parce qu’inconsciemment, on associe handicap visuel et intellectuel.

Il est important d’être clair sur les raisons des décisions prises, et de démentir tout rapport avec la cécité.

L’obstacle de la surprotection, l’ambition limitée

  • Dans un souci de protection, la famille peut s’opposer à une accélération scolaire par crainte que l’enfant ne «grandisse trop vite».
  • Le handicap entraîne une revue à la baisse des ambitions qu’on nourrit pour l’enfant, une envie de ralentissement, de «laisser du temps au temps»…

L’âge

  • La volonté que l’enfant se rapproche le plus possible de la norme des enfants voyants malgré sa cécité renforce la tentation d’obliger l’enfant à fonctionner uniquement par rapport à sa date de naissance, l’âge étant la marque la plus évidente de la norme.
  • Les enfants intellectuellement précoces préfèrent la compagnie d’enfants plus âgés qu’eux, voire d’adultes, ce qui fait que souvent, ils s’isolent ne sachant à qui parler et restent dans leur monde. Le souci d’«intégration», omniprésent concernant un enfant aveugle, incite à le mettre avec des enfants de la norme, c’est à dire de son âge.

Le besoin d’activités complexes

  • La complexité peut-elle être naturellement présente par le simple fait que tout est plus difficile quand on ne voit pas ?
  • Les enfants intellectuellement précoces ont une vaste gamme de champs d’intérêt, souvent plusieurs passe-temps. La cécité empêche la pratique de certaines activités. La frustration est-elle accrue ou au contraire diminuée par la réduction du champ d’exploration, puisque de toutes façons il est impossible de tout faire ?

Le sens de l’humour

  • Très développé chez les enfants intellectuellement précoces, il est une arme particulière, à utiliser comme bouclier contre les attaques des copains, comme moyen de mise à distance des problèmes, comme autodérision par rapport à la cécité.

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