Témoignages AVS

Histoires d’AESH – AVS…

Nathalie avec Adrien

Ça semble aller de soi mais il a besoin, comme tout élève, de savoir ce qui se passe autour de lui. Que je lui raconte la vie de classe. Que je lui dise qui se fait houspiller, qui arrive en retard, qui lève la main à la question du professeur…

Nathalie, AESH

« Il est bluffant, ce garçon. » Nathalie Darmon, 29 ans, nourrit beaucoup d’admiration pour son petit « protégé » : Adrien, 13 ans. Le collégien a récemment perdu la vue. Une cécité qui aurait pu mettre un terme à sa scolarité. « Du moins, ça l’aurait rendue très compliquée sans Nathalie », fait remarquer sa maman.
« Je lui raconte la vie de classe »
La jeune femme a donc fait irruption dans la vie scolaire d’Adrien, le 15 octobre, pour l’accompagner au gré des cours. « Je prend des notes puis les imprime pour ses parents », détaille Nathalie. Elle est un peu la vue qui fait défaut à Adrien.
Et un peu plus encore : après quelques semaines d’ajustement, l’auxiliaire de vie scolaire fraîchement embauchée par l’institut Notre-Dame a d’abord un peu tâtonné avant de saisir « ce qu’Adrien attendait vraiment de moi, raconte-t-elle. J’ai fini par comprendre qu’il avait notamment besoin que je lui raconte la vie de classe. Que je lui dise qui se fait houspiller, qui arrive en retard, qui lève la main à la question du professeur… Ça semble aller de soi mais il a besoin, comme tout élève, de savoir ce qui se passe autour de lui. »

« Ni sa copine, ni son prof »

Ces ajustements, Nathalie s’en dit récompensée en voyant le collégien trouver sa place dans la classe. « Rien ne me fait plus plaisir que de le voir participer et s’épanouir à travers ses cours », glisse Nathalie, portée par un élève attachant.
Il n’a que 13 ans mais la jeune femme en perçoit déjà « tout le potentiel », qu’elle l’encourage à exprimer. « Adrien, c’est un tempérament ! Il a une très bonne culture générale, sa mémoire est phénoménale. » Avec cette pointe d’exigence mêlée d’attention. « Même si je ne suis pas sa copine, j’ai envie qu’il soit en confiance avec moi. »
Ce qui exige aussi de ne pas trop empiéter sur sa vie de collégien et ni d’entamer son autonomie. « Je dois veiller à ne pas m’interposer entre lui et ses amis. » Et le garçon d’expliquer qu’entre deux cours, « c’est les copains qui m’emmènent d’une salle à une autre ». Le duo compose ainsi peu à peu sa partition. Un rôle dans lequel Nathalie s’épanouit, « pleinement ».
Après plusieurs expériences professionnelles, la jeune femme a voulu mettre un terme à sa récente période de chômage « en venant en aide à des ados, car j’aime ça ». Sans qualification particulière, elle a décroché son poste d’auxiliaire en octobre, qui lui permet « non seulement de remettre le pied à l’étrier mais aussi de me rendre utile ». Elle parle également d’enrichissement personnel : Nathalie s’est mise au braille et s’initie à l’allemand « pour pouvoir suivre les cours d’Adrien ».

Nathalie et Adrien

Source : Ouest France 

Chantal avec Allan

Chantal s’est formée, par elle-même, au braille, à l’ordinateur et au logiciel spécifiques que le garçon utilise. L’auxiliaire de vie scolaire individuelle (AVSI), “oralise” ce qui est écrit au tableau, prend des notes, travaille main dans la main avec les profs, “qui m’envoient le travail à préparer à l’avance, et qui sont très coopératifs”. Elle transcrit, par exemple, en relief les cartes de géographie, les schémas de sciences, les figures géométriques.

Allan, aveugle de naissance, est en cinquième au collège Schweitzer de La Bassée. À ses côtés, Chantal, son « auxiliaire de vie », dont le contrat se terminera à la fin de l’année scolaire. Et après ?

« Nous accueillons Allan au collège. Son intégration est réussie, la collaboration de l’équipe enseignante avec son AVS est stimulante pour l’ensemble des partenaires », écrivent les professeurs. « Or, le contrat de l’AVS s’achève à la fin de l’année.
Chantal sera remplacée à la rentrée. Nous sommes attachés à la réussite scolaire d’Allan et cette situation nous inquiète ».
Car pour un jeune comme Allan, 13 ans, aveugle de naissance, une auxiliaire ne se remplace pas par n’importe quelle autre :
Chantal s’est formée, par elle-même, au braille, à l’ordinateur et au logiciel spécifiques que le garçon utilise. Elle connaît ses besoins puisqu’elle est à ses côtés en classe tous les jours depuis son intégration en milieu ordinaire, en CM1.
L’auxiliaire de vie scolaire individuelle (AVSI), « oralise » ce qui est écrit au tableau, prend des notes, travaille main dans la main avec les profs, « qui m’envoient le travail à préparer à l’avance, et qui sont très coopératifs », précise Chantal.
Elle transcrit, par exemple, en relief les cartes de géographie, les schémas de sciences, les figures géométriques. Et met le tout sur une clé USB qu’Allan branche sur son terminal, prêté par l’Éducation nationale, « qui vaut le prix d’une voiture », précise son papa.

Allan est plutôt brillant : il a 16,60 de moyenne ce trimestre, et dépassait le 18/20 en sixième. L’adolescent se dit heureux de son intégration au collège. « J’ai des copains ». Son père ajoute « Et des copines ». « Ils me considèrent comme n’importe quel autre élève », se réjouit Allan.
Seule ombre au tableau : l’angoisse de perdre son AVSI quand il entrera en quatrième, en septembre. « Je me demande comment ça se passerait avec quelqu’un qui ne saurait pas traduire » en braille, en relief. « Avec Chantal, on s’entend bien.
Elle m’explique bien… ».

Serait-il bénéfique pour Allan de changer d’AVSI après quatre ans avec Chantal ? « On n’est pas dans l’affect, contrairement à ce que certains pensent, répond Chantal. Oui, pourquoi pas quelqu’un d’autre, un homme par exemple ? Sauf qu’Allan n’est, à ma connaissance, que le deuxième non-voyant intégré dans l’académie. Et qu’aucun AVS n’a été formé pour les accompagner ».

Source : La Voix du Nord

Sébastien avec Pierre

En plus d’aider Pierre au sein de l’établissement, je travaille en collaboration avec les professeurs, la vie scolaire, les élèves ainsi que le service pédagogique du SAAAIS (service d’aide à l’acquisition de l’autonomie et l’intégration scolaire).
Pierre, AESH

Après une formation en géographie à la faculté des lettres de Limoges et sept années de surveillant aux collèges Maurois et Calmette à Limoges, je me suis retrouvé au chômage. J’ai oscillé entre formations, petits boulots et envie de reprendre mon cursus universitaire.
Au mois de septembre, j’ai envoyé ma candidature à un poste d’emploi vie scolaire. Après un entretien avec la principale du collège de Pierre de Ronsard et le CPE (conseiller principal d’éducation), j’ai commencé à assister Pierre, un collégien mal voyant.

Cet emploi est très intéressant car, en plus d’aider Pierre au sein de l’établissement, je travaille en collaboration avec les professeurs, la vie scolaire, les élèves ainsi que le service pédagogique du SAAAIS (service d’aide à l’acquisition de l’autonomie et l’intégration scolaire). À ce jour, cette expérience me motive pour devenir enseignant.

Source : Académie de Limoges

Pierre avec Simon

En Belgique, un accompagnateur scolaire qui dépend du centre spécialisé.

L’adaptation des cours : un très gros travail de partenariat et de préparation avec les enseignants et, ensuite, la mise en place d’un matériel pédagogique spécifique qui permet aux élèves non-voyants de prendre connaissance des matières comme les autres élèves.